En passant hier par la Place Félix Eboué, j'ai une nouvelle fois souri aux lions qui pendant plusieurs mois d'affilée ont été couverts d'échaffaudages, pour mieux réapparaitre dans leur teinte et leur pose initiales, celle, un peu stupide certes, du fauve accroupi sur ses pattes arrière : la pose hiératique du roi des animaux. Comme je les connais bien ces félins..."La fontaine au lions", ou "Fontaine du Château d'eau", a été réalisée par Charles Davioud, à qui l'on doit de nombreuses réalisations du même acabit dans Paris. Initialement prévue pour la Place de la République, elle échoit finalement à son emplacement actuel en 1880, lorsque la place s'appellait encore Place Daumesnil. Mais plutôt que de m'appesantir, peut-être un peu inutilement, sur l'histoire de ces fauves, je vous livre les quelques vers qu'ils m'ont inspiré.
Tu me parle du Général Daumesnil,
Je te réponds en évoquant Félix Ebouée,
Deux figures de l'histoire de France pour une place,
Et une fontaine majestueuse en son centre, telle une île.
Le square de l'église de la Trinité connait depuis plusieurs années maintenant un remue ménage qui gâche une partie de ce lieu parisien propice au repos et à la tranquillité. Mais malgré les échafaudages et les grillages, mon apppareil a pu débusquer ce qui doit être l'objet de ce roman photos du jour, à savoir les fontaines de cette église, incontournable dans le paysage parisien.

Ces trois piliers de la foi chrétienne sont ici incarnés par un groupe composé d'une femme et de trois enfants, évoquant la charité et de deux anges évoquant la foi pour l'un et l'espérance pour l'autre. Situées dans l'axe des trois arcades en plein cintre, elles viennent achever harmonieusement l'ensemble, certes éclectiques, mais néanmoins équilibré.
Dans le jardin des Halles, aujourd'hui en pleine ébullition de restructuration et de modernisation, se trouve, nichée en contrebas, sous une allée suspendue, une des huit fontaines que compte cet espace vert parisien installé en 1984, espace urbain qui, depuis des décennies, semble en quête de son identité.....A travers une succession de portiques recouverts de végétation, d'arcades et de fontaines, cet espace de verdure et de pierre encadré de monuments remarquables fait du coeur de Paris, un intermède verdoyant et lieu d'échanges et de rencontres.

"Les grandes eaux pour fêter les trois grâces", et quelles grandes eaux...Même si ce ne sont pas celles que le Roi soleil aimait à contempler dans ses jardins du château de
Comment les distinguer l'une de l'autre sous cette légère pluie permanente qui fait de ce lieu un peu à part dans ce quartier pourtant animé, une salle de concert aquatique à ciel ouvert ? Rien ne différencie particulièrement l'une des deux autres dans cette représentation somme tout assez simple de ces trois demoiselles illustrant un sujet mythologique qui reste un thème de prédilection pour peintres et sculpteurs depuis l'antiquité.Anonyme
Dans les jardins des petits et grand palais, se trouvent, discrètement nichées dans un écrin de verdure bien à l'ombre d'un bosquet d'arbres, deux fontaines. Il n'y a pas grand chose à dire sur ces deux bassins qui se font face, situé chacun au pied de ces bâtiments réalisés pour l'exposition universelle de 1900. Construites pour finaliser, enjoliver et parfaire cet ensemble marqué par le sceau d'un éclectisme exacerbé (comme en témoigne le Pont Alexandre III qui les jouxte directement) ces deux bassins, l'un circulaire, le second en forme de rectangle recueillent l'eau qui sort simplement d'un bouquet de roseaux stylisés placé au centre. 
Quittons le Marais et les premiers arrondissements de ces derniers billets pour monter sur la butte Montmartre, retrouver un point d'eau et continuer ainsi notre promenade des fontaines parisiennes....Retrouver un lieu peut-être un peu méconnu des parisiens, mais encore une fois assez romanesque, pour rester dans cette ambiance chère au XIXème siècle, époque qui a tant marqué notre Lutèce.....Ce romantisme qui parfume quelques fois mon roman-photos à l'image de la violette qui embaumait certaines douces missives il y a quelques 150 ans...C'est presque le temps qu'il faut remonter pour aller à la rencontre de la fontaine dont il sera question ce soir.
En suivant le "fil de l'eau" de mon roman-photo parisien, nous arrive aujourdhui à la croisée de la rue de Norvins et de la rue Lepic, sur ces pavés, forcément un peu en pente, qui donnent aussi tout le cachet et le caractère à ce quartier souvent si encombré...
qu'était alors Montmartre ; en effet, compte tenu du relief et de l'altitude de ce coin reculé par rapport à la capitale (notre ami Haussmann n'était pas encore passé par là..), il fallait bien trouver un moyen d'approvisionner commerces et habitants en eau.
l'oeuvre de Jean Baptiste Clément...je ne sais pas s'il s'agit de ce chansonnier montmartrois à la vie dense et trépidante, qui fut il est vrai dans sa jeunesse garnisseur de cuivre ....nul ne sait....Ornée de naïades et de tritons, ses anses sont faites d'animaux marins. Un fin filet d'eau sort d'un mascaron à l'effigie d'une tête de lion.
C'est rue Amelot, dans le 11ème arrondissement, au cours d'une balade "street art vélo" que j'ai croisé sur mon chemin la fontaine dont il sera question aujourd'hui. Au pied du Cirque d'Hiver, tout près du boulevard des filles du Calvaire, sur la petite place Pasdeloup, je me suis approchée, non pas à pas de loup, mais bien à deux roues pour envisager et me laisser inspirer pour ce nouveau billet "au fil de l'eau" (voilà que ces "rimes involontaires" viennent encore spontanément faire valser mes doigts sur mon clavier....).
programme. Pourquoi ? L'histoire ne le dit pas, le court remerciement gravé à même la pierre non plus, et c'est encore moins l'eau de la fontaine qui me le confiera car elle semble malheureusement avoir été privée de sa voix pourtant bien coulante et rafraichissante (comprenez par là que cette fontaine semble bien à sec...).
Cette décoration est d'ailleurs plutôt simple : sur une base octogonale, s'élève une colonne, séparée en trois parties : dans le premier tiers, deux vasques en forme de coquilles se font dos et reçoivent l'eau sortant de deux boutons poussoir.
le pélican symbolise le sacrifice du Christ, qui versa lui aussi son sang pour les autres. Alors que penser d'un rapprochement entre un pélican, symbole du Christ et M. Dejean pourvoyeur d'un point d'eau dans la capitale ? Je ne vois personnellement pas de grand sacrifice dans ce geste, pour autant altruiste.
La dernière fontaine parisienne croisée et furtivement capturée par mon appareil phoo est la fontaine située place Santiago du Chili, que la statue du grand Vauban dédaigne pourtant placidement en lui tournant le dos....ridicule de la part de ce monsieur qui aurait tout à gagner à regarder l'eau couler sous les rayons du soleil et les ébats des pigeons entre gouttes et détails sculptés....
bestioles fantastiques supportent une vasque ouvragée de croisillons et dont le pourtour est orné d'une série de têtes de lions crachant, à leurs heures perdues, de l'eau (en effet, cet été, il semblent avoir du mal à approvisionner le bassin, ce n'est pourtant pas l'eau qui a manqué ces dernières semaines, mais pourtant la gorge des mascarons reste désespérément bien sèche, sans doute l'approvisionnement des canalisation du jardin n’ayant aucun rapport avec l'hygrométrie parisienne...). Le faite de l'édifice se compose d'une colonne évasée sculptée et notamment décorée de quatre visages féminins.
La pluie s'en est un peu allée, une trêve qui permet au soleil à nouveau de briller....laissant le trottoir de l'après-midi plus chaud que ces derniers jours, une trêve sans doute assez brève.... Alors pour apporter une note rafraîchissante à ce quartier d'été, et avant que l'orage ne succède aux lourdeurs climatiques de la journée, je vais évoquer ce soir une fontaine. Une fontaine nichée sur une petit place que j'ai rapidement déjà évoqué à l'automne dernier, lorsque je faisais référence à l’intriguante qui avait habité l'un des splendides hôtels
la Société des Peintres-Lithographes, comme il est indiqué à la base du monument. Le buste du dessinateur surplombe ainsi la place, mais aussi les rues St Georges et la rue Notre Dame de Lorette.
créateur. Une ambiance bonne enfant, artiste, fantaisiste, presque un peu bohème qui correspond totalement au cadre de son emplacement. Un peu de poésie, sur cette petite place, qui semble soudain délaissée par l'animation et la brutalité que connais aussi parfois Paris.
La chaleur étourdissante, étouffante, fatiguante, un emploi du temps hors champs, hors temps ne m'ont pas permise de rédiger le billet du lundi sur une fontaine fontaine, mais voici tout de même un peu d'eau pour se rafraichir les idées, à travers les vers de Lucienne Delyle et la photo des reflets des bassins des fontaines de la Cour Napoléon du Louvre. Un reflet qu'on aimerait toucher d'un peu plus près par ces quelques 37°.....
"Prés de la fontaine
La fontaine des amours
Si ton cœur est en peine
Tu vas te pencher un jour
Dans l'onde qui jase
Tu jettes deux sous d'argent
En disant cette phrase
La même depuis mille ans :
Je l'aime et qu'elle m'aime aussi
Je l'aime et qu'elle m'aime aussi
Et dans l'eau qui chante
Tu vois danser un beau jour
Une image charmante
C'est toi mais au bras de l'amour
Ah qu'elle soit tout à moi
Rien qu'à moi
Je l'aime et c'est pour la vie
Je l'aime et c'est pour la vie
Heureux ceux qui viennent
Pencher leur visage un jour
Au bord de la fontaine
De la fontaine des amours
Des amours, des amours, des amours".
Lucienne Delyle
Un souffle d'humanisme passera ce soir sur les ondes des fontaines parisiennes. Après la fontaine "euphésienne" placée à l'entrée de la place de la bataille de Stalingrad, voilà que nous descendons un peu plus au Sud de la capitale, traversons les deux bras de la Seine, tout près de Notre Dame, pour arriver dans le petit square Saint Julien le pauvre (appelé également square René Viviani Montebello), A l'ombre des tonnelles et surtout de notre doyen robinier, se dresse une fontaine réalisée par Georges Jeanclos, également à l’origine de notre petit bouddha du bassin de la Villette. Placée là depuis 1996, c'est d'elle dont il s'agira aujourd'hui.
apparaîtraient les noeuds du matériaux laissé à l'état brut. Par association d'idée, une image qui évoque le bois de l'âme, noués par ses faiblesses, ses blessures, mais aussi par sa richesse et ses qualités.
déversé par les têtes de cerfs ornant chacune des faces du triangle.
Alors pourquoi ce titre ? Cette oeuvre m'apparait oecuménique pour plusieurs raisons : son emplacement, à côté de Notre Dame de Paris, mais dans un square où le tout à chacun vient avec ce qu'il est, où l'on vient se poser, un lieu de rencontre et d'échanges, ou simplement de passage. De par sa référence historique et religieuse, renvoyant à la vie d'un saint. Une notion oecuménique également, tout simplement par son réalisateur était juif.
Dans le 5ème arrondissement, antre la rue Tournefort et la rue Lhomond, il y a, en pointe sur la place Lucien Herr, juste en dessous d'un bistrot, un petit espace vert, enfin, plutôt un "jardinet"...Quelque plates bandes, du vert, quelques touches de couleurs avec des fleurs....Un ou deux bancs, au centre une petite statue équestre, aux inspirations cubistes et suggérant vaguement un Don Quichotte se battant non pas contre des moulins à vent, mais l'air parisien.....Servant de fond à ce cadre (presque hétéoclite), dans le calme quasi inattendu de ce coin du 5ème, un peu à l'écart de l'animation du quartier Mouffetard, se dresse un mur de pierre sur lequel repose une installation sculpturale faisant office de fontaine.
filets, qui m'ont spontanément évoqué.....des serpillières....oui, en m'approchant un peu pour voir et écouter le doux chant de l'eau, pourtant bien discret...comme le filet d'une serpillière qu'on essore... je me suis aperçue que l'artiste avait peut-être moulé ses formes à partir de ces ustensiles de ménage.
La fontaine dont je parlerai ce soir est un (des) refuge(s) pour les bisets parisiens en pleine chaleur, comme celle de ces jours ci. Située à l'intersection des rues de Seine, Jacob et de l'Echaudé, elle dénote presque avec cette forme et son aspect si contemporain dans le cadre de ce 6ème arrondissement classique, conventionnel qui fait son environnement ....Elle semble avoir été placée là comme une perle ou une pierre précieuse dans un écrin, dans ce petit enclos de verdure, bien en vue, comme un bijou à admirer. 
intemporel qu'est l'eau identioque, sans être vraiment jamais la même...un mariage entre l'immobile et le mobile, le muet et le chantant, l'ombre et la lumière....
Entre la rotonde de la Villette et la fontaine dont je vais dresser le portrait ce soir, il n'y a qu'un pas (ou s'il y en a plus qu'un, ça n'en fait tout de même pas beaucoup...). Avant de déboucher sur l'esplanade qui s'étale devant l'ancien pôle douanier
Si la colonne ne me parait pas très belle et si la vasque, simple et guère recherchée me parait dépourvue d'intérêt, la statuette en elle même est bien plus intéressante. Placé au sommet d'un fût décoré de lignes sinueuses et d'oves stylisées, le petit bouddha est assis en tailleur, drapé dans sa tenue de moine bouddhiste. Juché au sommet de cette colonne d'environ trois mètres de haut, il semble là haut comme quittant tout à coup le sol, transcendé par sa méditation. Il garde le visage impassible, dans la pose du lotus qui lui apporte la sérénité nécessaire pour ne pas se laisser atteindre par l'ébullition et l'agitation de la vie parisienne. Les yeux fermés, il prend de la hauteur..... Au dessus des autres, il garde cette distance qui lui permet de ne pas être submergé par les turpitudes et les aléas de la vie.
reflets dorés, ou encore sous la pluie sous laquelle il reste la tête haute, quand bien même les gouttes dégoulinent de son visage aux contours et aux traits parfaits, le bouddha reste égal à lui même, quelque soit la saison de l'année. Et malgré les animations qui ne manquent pas de se suivre à cet endroit si fréquenté où les passants ne cessent de défiler, il reste là, sans bouger, alors que des manifestations en tout genre pourraient venir perturber le calme de son intériorité.
Dans la verdure du quartier de l'Elysée et plus précisément dans les jardins qui bordent la plus belle avenue du monde se trouvent outre les bancs et les fleurs...deux bassins circulaires... Du côté de la Seine, juste devant le restaurant Ledoyen, se trouve le bassin de Diane.
Diane surplombe l'ensemble.
naissant et le frémissement des branches dans le vent et les giboulées, en été, les rayons du soleil du soir réchauffe son eau et apporte un léger hâle à la jeune femme qui, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente, reste égale à elle même, à veiller du haut de son piédestal sur ce petit poumon vert de la capitale.
Dans le square Gabriel Pierné (6ème ardt), que longe la rue de Seine, il n'y a pas que les parisiens qui prennent une pause au soleil en lisant un bon bouquin....même les pigeons sont littéraires....cette image des bisets au pied de quelques ouvrages posés sur des bancs figurant un livre ouvert m'a amusée et m'a semblée être une bonne introduction à ce billet culturel, arrosé (et oui on va encore parler d'eau) de fantaisie et de légèreté....
dernier qui surviendra en 1930. L'édifice est alors déplacé vers le square Gabriel Pierné où on le trouve encore aujourd'hui.Deux simples goulots crachant un filet d'eau rappellent la fonction de cette colonne simple et (f)rigide.
Cette fontaine, qui fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 29 octobre 1952 donne un caractère simple, linéaire, avec un soupçon de sérieux, est heureusement légèrement "chahutée" par la présence coquine et légère d'une certaine "Carolina", une sculpture de Marcello Tommasi datant de 1968 représentant une fillette, qu'un petit malotru a récemment affublé d'un ostensible phallus....
Après le fond...la forme : j'évoquais hier la philanthropie wallacienne mais il me faut maintenant préciser comment elle s'est traduite dans les rues parisiennes....
L'installation des fontaines de Sir Wallace a répondu à un cahier des charges rigoureux, permettant d'allier esthétique et utilité : Les édifices devant être assez grande pour pouvoir être visibles de loin sans néanmoins rompre l’harmonie de l’
Ces ainsi que les modèles en fonte, peints en vert ont donc trouvé leur place une fois leur emplacement désigné
par la Mairie de Paris, à des endroits jugés facilement accessibles au public, notamment sur des places ou à l’angle de rues importantes.
Quatre modèles ont donc été proposés à la ville de Paris pour agrémenter la commodité des parisiens et leur fournir l'eau potable. J'évoquais dans mon dernier billet les nymphes décolorées...mais il convient de préciser à quoi elles ressemblent ...
Et bien ces demoiselles ont été directement inspirées à son auteur par celles dessinées par Pajou et figurant sur la Fontaine des Innocents que l’on trouve sur la place du même nom, aux portes du Forum des halles. Les quatre cariatides se tournent le dos et soutiennent à bout de bras un dôme surplombé d'une pointe et agrémenté de
dauphins.
Sir Wallace a fait de cet édifice un véritable langage codé...
Mais l'anglais ne s'est pas arrêté là, sur les huit facettes du fût de la colonne soutenant les pt'ites dames sont également propices à la décoration...tridents et dauphins alternant avec conque écoulant un chapelet de perles...représentant l’ouïe 
Des vertus attribuées aux
Le second modèle présente des colonnettes en lieu et place des cariatides, permettant ainsi une économie dans la réalisation. Il se claque directement sur le premier modèle, différent simplement au niveau du dôme qui n'est pas aussi pointu et présentant une partie inférieure plus incurvée. Les quatre faces étant néanmoins identiques au premier.
Deux autres modèles existent, mais n'ont pas été créé par le philanthrope anglais....
au mur d'enceinte du Jardin des Plantes, rue Geoffroy St Hilaire c'est d'ailleurs le seul exemplaire subsistant. D'à peine deux mètres de haut, c'est par un mascaron à l'effigie d'une naïade que se déverse l'eau qui tombe dans une vasque marine reposant entre deux pilastres.
Enfin, le dernier modèle, dit "le petit modèle" en raison de ses 1,32 m, que l'on trouve surtout dans les squares et les jardins, est en réalité une simple "borne fontaine" à bouton poussoir marqué aux armes de Paris, le "fluctuat nec mergitur" gravé ou plaqué dans des endroits divers et variés, donnant une estampille toute parisienne supplémentaire.
La plupart des fontaines créées par Wallace et placées par la ville de Paris depuis les années 1870 sont toujours en service et distribuent de l’eau potable. Elles font partie du patrimoine et de la symbolique parisienne, au même titre que les plaques des noms de rue ou que les bouquinistes sur les quais. Il est donc un peu difficile de concevoir que ces fontaines prennent des couleurs aussi farfelues qu’inattendues et qu’elles délaissent ce joli vert qui leur permet de s’harmoniser et de se fondre en toute sérénité dans notre environnement quotidien.
Alors que nous avons sorti la garde robe du plein été, que les terrasses sont envahies et que les glaciers sont déjà en rupture de sotck, j'ai décidé de donner à ce billet "au fil de l'eau" une tournure singulière. Au
Dans le quartier que je surnomme le "petit Paris médiéval", situé sur l'Ile de la Cité, se cache en contrebas de la rue des Ursins, tout près du Quai aux fleurs et de la demeure d'Héloïse et Abélard, une fontaine, totalement méconnue, placée au coeur d'un jardinet. Elle fait face aux vieilles maisons dont les fenêtres à meneaux décorées de petits écussons évoquant discrètement mais élégamment le moyen-âge, laissent aux tours de Notre Dame se refléter et rappeler les "riches heures" que ces demeures ont connu il y a quelques siècles.... 
La rue des Ursins porte le nom qu'on lui connait depuis 1881 seulement, en mémoire de l'hôtel ayant appartenu à la famille des Ursins de 1403 à 1636. Si elle est en contrebas et que son accès nécessite un petit escalier, c'est qu'elle se trouve à l'ancien niveau des berges de la Seine. C'est là que se trouvait le premier port de Paris auMoyen-Âge : le port de Landry, avant l'aménagement de la grève de l'Hôtel de ville. Il est à noter que si cette petite rue est aussi étroite que tranquille, elle a néanmoins été choisie comme cadre de vie pour quelques résidents assez connus...tels que "le juif errant", Racine, Rodin et les "amants persécutés" cités un peu plus haut.
que la ressemblance avec le lion soit flagrante..).
La fontaine dont il sera question aujourd'hui se trouve place du Québec au coeur de St Germain des Près, presque au pied de l'église du même nom et face au célèbre café "Les deux magots". La place du Québac, située au carrefour de la rue de Rennes et de la rue Bonaparte, est aménagée en 1980 et inaugurée par le Maire de Paris de l'époque Jacques Chirac, le 15 décembre 1980.
Comme un cratère en plein centre ville, l'eau jaillit et vit sans pour autant sortir complètement des entrailles de Paris. Elle est là, bruissante, frémissante, totalement vivante, mais en même temps comme étouffée par ces dalles qui semblent lui interdire de sortir totalement à l'air libre et de s'exprimer en toute liberté.
l'eau. Le mariage de couleurs est également harmonieux et tout à fait opportun : les dalles de métal offrent une palette variée allant des tons chauds aux tonalités froides répondant aux teintes des dalles de béton qui jouxtent directement le cratère. Le bleu métallisé qui n'est pas sans évoquer l'environnement hostile des régions froides, est presque élégant. Il s'allie aux tonalités du bassin et aux reflets de l'élément aquatique. L'opposition entre les matières, froide et inerte du métal à l'eau vivante, bruissante et bouillonnante ne laisse pas non plus totalement indifférent.