C'est Voltaire qu'on assassine ! Oui, je sais en principe on ne parle pas du grand philosophe en ces termes et le titre du roman de Gilbert Cesbron qui s'applique à l'origine au génial Mozart, se trouve ainsi dénaturalisé dans cette introduction.
Avant d'arriver au Square du vert galant qui a fait l'objet de l'un de mes derniers billets, j'ai longuement longé la rue de Rivoli, sous ces arcades qui font le bonheur des touristes et par la même occasion celui des 
adolescence à la cour de François Ier, il fait ses premières armes dans les années 1542-1546. Témoin des nombreuses intrigues familiales entre les clans de Guise et Montmorrency qui animent le règne d'Henri II, il poursuit une brillante carrière de militaire et devient amiral. Il pousse plus tard Catherine de Médicis à adopter une politique de conciliation à l'égard des réformés, refusant la voie de la violence, lui même convertit au protestantisme sous l'influence de sa femme.
étant ambassadeur à Londres il rentre à la cour du roi Charles IX en 1571. Haï par les grandes familles qui entourent le roi (dont il n'est pour autant pas detesté), il fait l'objet d'un attentat le 22 août 1572 lorsqu'un calviniste tire sur lui (le commanditaire de cet acte ne fut d'ailleurs jamais
provoquée violemment par une simple différence de croyance et de forme du culte religieux, à travers cette blancheur éclatante s'opposant à la noirceur de l'époque et de ses évènements. Où quand l’Notre héros du jour se tient debout dans une niche sur le fronton de laquelle figure son identité ainsi que ses dates de vie et de mort. Il porte l'habit que lui doivent son rang et sa naissance, propre à la mode du XVIème siècle. Sa posture témoigne de celle d'un chef de clan, d'un homme d'action comme le rappelle son épée évoquant les faits d'arme dont il a fait preuve, mais aussi son pouvoir et son ambition.
réalisé, c'est à dire cette fin de XIXème siècle encore bercée par un certain éclectisme mais aussi de romantisme : on tend à commémorer, à comprendre l'importance que prend l’histoire de France dans la société, la résurgence du passé que l'on cherche à appréhender. Le style plastique est typique également : académique et frisant l'allégorie, comme en témoignent ces deux femmes aux pieds de notre bonhomme. Les yeux tournés vers le ciel, elles évoquent bien des choses, des idées, des concepts qui peuvent être formulés par chacun à l'envie : la vie, la mort, la destinée, la religion, la réforme; la croyance.... Chacun peut y voir ce qu'il veut en rapport avec l'histoire de Gaspard de Colligny. Au bas de l'ensemble, plusieurs plaques viennent retranscrire par quelques mots ce que les statues posées juste au dessus d'elles ne peuvent formuler dans le silence que l'artiste leur a conféré.
Sous les ors qu'il a instauré pour célébrer les arts et dont les noms parent désormais le fronton de ce qui reste "son" palais, trône, du côté ouest, celui qui fut une figure majeure de l'ubanisme parisien du XIXème sicèle, j'ai nommé le grand Charles Garnier. L'objet de cet article ne sera pas de faire un historique ou une explication de texte architecturale de l'opéra qui porte depuis son nom ; non, mais je dédie cet entrefilet à celui qui reste discret malgré le talent qu'on lui a, à juste titre, reconnu.
vent... Je longe toujours le flanc ouest du bâtiment et salue amicalement l'homme bien inspiré qui nous permet encore aujourd'hui de profiter des fastes de ce qu'il avait lui même qualifié en son temps de "style Napoléon III".
Arborant une tignasse bouclée et une fine moustache, la cravate légèrement détachée, cet homme d'une grande intelligence, aux multiples talents nous apparaît ici bien fidèlement à ce qu'il était à l'époque de cet épique entreprise initiée par l'empereur, que représentait ce projet ambitieux mais surtout long et fastidieux. Entamé en 1862 l'opéra n'est achevé qu'en 1874 pour être inauguré le 5 janvier 1875.
représentation de l'architecte au fort caractère est quelque peu cantonnée à son unique buste. Mais pas n'importe lequel, un buste dorée mettant en valeur l'image d'un homme d'idée, d'innovations, d'ingénuosité, de défis mais aussi d'indépendance d'esprit et c'est bien ce dernier trait de caractère qui me semble transparaître le plus dans cette apparition rutilante sous le soleil parisien, sculpture que nous devons au grand Jean-Baptiste Carpeaux qui découpa dans la pierre ces apparitions toutes plus gracieuses et touchantes les unes que les autres qui font le succès et la beauté de la façade de l'Opéra.
Ah Grisette, bien souvent je suis passée sous ton nez sans même te photographier ; pourtant je savais qu'un jour je parlerai de toi à travers ces pages virtuelles. Mais toi tu n'as pas non plus daigné baisser tes yeux de pierre vers moi ..... Alors aujourd'hui je te rends enfin un petit hommage, toi la parisienne d'un autre siècle que l'on a certainement croisé au coeur de la nouvelle Athènes alors si à la mode en ce début de XIXème siècle. Oui Grisette, toi qui n'es pas plus grise qu'une souris et dont le sourire dégrise les esprits chafouins et autres humeurs chagrines, toi que l'encyclopédie définit laconiquement de "jeune ouvrière aux moeurs légères" et immortalisée en 1911 par le ciseau du sculpteur JB Descomps pour que Paris se souvienne encore un peu de toi, je te dédie aujourd'hui cet article.
de loin, mais maintenant que tu es emprisonnée dans mes fichiers numériques, je m'aperçois que ton regard en dit presque un peu trop long....quelle a été ton existence ? si seulement tu pouvais parler et donner encore un peu plus de vie à ton visage souriant mais qui laisse pourtant poindre l'inquiétude d'une vie ponctuée de soucis. Ton regard perdu dans l'horizon parisien semble traduire un chemin jalonné de quelques aléas douloureux mais que la légèreté de ton coeur a eu bien fait d'oublier... Ta tenue me fait penser aux ouvrages de la comtesse de Ségur, mais ce monde là tu n'as pas pu le connaitre, car ce n'était pas vraiment le tien. Et même si les bisets font fi de ta blancheur éclatante et s'amuse à te picorer ta coiffe ou ton épaule, tu restes là ignorer ce qui tourne autour de toi, toute perdue que tu es dans les préoccupations de ta petite vie aux couleurs guère
Vous l'aurez donc compris, c'est de cette créature emblématique du Paris populaire du XIXème siècle (auquel on peut mettre le pendant masculin du Titi ou encore de Gavroche) et si joliment décrite par Ernest Desprez qui en dépeint un profil quasi sociologique, dont il s'agira ce soir. Comme une Grisette ne peut se décrire que par les mots, j'y joins donc quelques photos et mon interprétation personnelle pour évoquer ce qui fut un type de femme bien défini, jusqu'au milieu du XIXème siècle. Ma grisette parisienne, je l'ai rencontré au bord du canal St Martin dans le square Lemaitre ; elle est là au coeur de ce carrefour parisien animé, dans un quartier aujourd'hui bien cosmopolite, mais qui comme hier traduit le Paris du peuple auquel appartenait la Grisette à son époque.
divertissements que son "Guguste" attitré et autres "amis des dimanches" pourront néanmoins améliorer pour peu qu'elle soit suffisamment charmante...
Ce soir à travers l'évocation d'une statue et du ciseau d'un sculpteur, j'évoquerai ce que Voltaire a justement qualifié "d'Infâme", l'intolérance religieuse, combat que notre société continue de faire sien à travers le respect de la laïcité. Oui, je vais, en vous amenant au pied du Sacré Coeur, dans le petit square Nadar, rappeler combien ce qui nous parait aujourd'hui bien évident et bien normal, ne l'était pas il y a quelques 250 ans...
cette affaire, dite du Chevalier de la Barre, du nom du jeune homme, qui fit grand bruit en son temps mais pas seulement puisque depuis l'ignominie qu'elle a symbolisé elle continue de faire parler....
Ainsi, alors qu'il avait un véritable alibi, le chevalier de la Barre fut accusé d'avoir égratigné cette statue du Christ lacérée, mais aussi refusé de saluer une procession religieuse et chanter quelques chansons grivoises. Par un jeu de relations et de circonstances, ce jeune abevillois de 19 ans fut amené en 1766 à la torture et à la mort sous la lame du bourreau Sanson qui lui tranchera la tête malgré une défense acharnée du grand Voltaire qui, depuis sa résidence de Ferney, prend fait et cause de l’injustice et de la barbarie. Malgré la force de ses propos, notamment dans ses écrits ("le cri d'un sans innocent") et les risques encourus pour lui même dans cette affaire, le jeune accusé n'est pas sauvé.
le jour de procession en juillet 1765. Ce qui frappe le plus dans cette statue c'est la posture retenue mais en même temps expressive ainsi que le visage du sujet.
Dans la rue St Antoine, à quelques encablures de la place des Vosges et de l'Hotel de Sully, à quelques pas de la Place de la Bastille et presque en face du temple, campe la statue d'un homme aussi complexe que fascinant, Monsieur Pierre Augustin Caron, plus connu sous le nom de Beaumarchais : lumière parmi les "lumières" du siècle auquel on a également associé cette image....lumineuse... Dans le quartier du Marais donc, non loin du boulevard qui porte aujourd'hui son nom, tout comme d'autres grandes figures d'esprit de son temps, trône l'homme
contemporains comme ses successeurs naturellement un peu admiratif devant une telle personnalité.
pour les femmes toute relative, sans doute due à cette insolence caractéristique du personnage et à l'indolence qui est dans l'air du temps...Une insolence qui séduit, attire et qui à l'époque où les moeurs sont souvent légères, laissent les femmes à perruques blanches en véritable pâmoison.
Clausade en 1895 et réalisée par les frères Thiebault, elle transmet parfaitement la personnalité de l'homme d'esprit.
Il me semble que Clausade a sur rendre quasi vivant ce personnage de bronze laissant transparaître à travers le matériau coulé et à jamais figé, toute la personnalité et le caractère hors du commun de cette homme qui vécu à une période charnière de notre histoire.
Il est des hommes dont la stature et la personnalité dépassent de loin celle des autres, au point qu'une place, une rue, un boulevard, une statue, une station de métro ou des stades municipaux suffisent à peine à rappeler l'empreinte qu'ils ont laissé dans l’histoire d'un pays. Il me semble que Léon Blum fait partie de ceux là.
L'homme politique, l'homme de la SFIO, le bras droit de Jaurès, l'ami de Thorez et de Sambat (que de station de métro dont le coeur bat à gauche....), l'homme des avancées sociales (à l'écoute de la parité) du contexte économique et politique tumultueux de ce début de XXème siècle, tout bruissant de modernité et de turbulences nationales comme internationales. Un homme d'envergure gouvernementale mais pas seulement...celui aux petites lunettes rondes qui regarde ainsi derrière son épaule a commencé sa carrière en étant critique littéraire et chroniqueur théâtral fort apprécié et fut lui même écrivain dans sa jeunesse (poèmes comme essais), pour normalien rien de bien étonnant....
En quittant le rénovateur et le bienfaiteur urbain de Paris, en remontant le boulevard qui porte désormais son nom, en direction de la lumineuse Etoile parisienne nous débouchons sur l'avenue de Friedland. Là nous attend, songeur, perdu dans sa rêverie romancière, dans cette blancheur immaculée qui, par association d'idée fait référence à son "Lys dans la vallée"....(raccourci métaphorique assez rapide j'en conviens... le lys étant la pierre blanche et la vallée cette large avenue du 8ème arrondissement...), notre héros d'aujourd'hui. Vous l'aurez deviné il s'agira ce soir de Balzac, pardon Monsieur Honoré de Balzac, que je suis très honorée (!) de présenter, à ma façon, à travers l'évocation de ce piédestal sur lequel on l'a pour la postérité, juché.
chacun à leur façon, les deux artistes ont su retranscrire l'esprit, l'âme et la personnalité de l'écrivain.
La statue a été offerte par la "Société des gens de Lettres" en souvenir du grand romancier malheureusement
Le roi des boulevards et des grandes avenues........si le titre de roi il ne portait pas, on lui avait tout de même accordé celui de baron et la charge de préfet (et ce pendant 17 ans)....ce qui en soi, n'est pas rien pour un seul homme....Mais celui dont il sera question ce soir dans ce second chapitre de ma promenade "Paris sur un piédestal" n'est pas non plus n'importe qui. Vous aurez peut être deviné que j'évoquerai ici celui qui fit trembler vieilles bâtisses et ruelles malodorantes, le bienfaiteur des calèches et de la sécurité des piétons, celui que nous remercions encore aujourd'hui pour sa clairvoyance urbaine et son goût architectural.....le grand Monsieur G.E Haussmann.
villes françaises et étrangères, et qu'on regarde avec parfois des yeux écarquillés, qu'on soit parisien ou étranger....
Celui que l'on a hâtivement accusé de vouer "un culte de l'axe", aménage squares et jardins, impose volume et lignes dans les édifices, met en valeur monuments anciens avec les plus récents tout en mettant en scène de vastes perspectives sous formes d'artères et de places.
des contestations diverses qui font que le préfet est ainsi modestement placé, car à voir la place qu'on a laissé à notre baron, il me semble que la ville de Paris aurait pu lui rendre un plus bel hommage. Il parait bien discret dans ce recoin du 8ème arrondissement sur ce petit socle de pierre où l'on a simplement rappelé l'identité du personnage. Un remerciement presque succinct au regard du travail pharaonique entrepris par ses plans d'urbanisation....Il faut dire que le baron a été longuement et bien vertement décrié....pour ses méthodes employées...pour raser l'ancien comme pour exproprier.....
Un article transmis par un très proche, une souvenir d'enfance, de belles lettres, quatre maréchaux.....il n'en fallait pas plus pour me mettre sur la voie d'un nouveau billet et dans la foulée, créer un nouveau chapitre à mon "roman-photo" parisien.... C'est donc avec M. Jean de la Fontaine que j'entame cette série de billet "Paris sur un piédestal", consacrée aux statues parisiennes, pour rendre un petit hommage supplémentaire à ces hommes et ces femmes qui sont restés dans l'histoire de Paris, parfois l'histoire de la France ou bien encore dans notre histoire universelle, nous fixant, nous mortels passants, avec des yeux reflétant leur personnalité toute singulière, ou bien le regard perdu au loin dans les souvenirs de leur destin hors du commun, du haut de leur socle de pierre.... C'est donc par l'illustre auteur classique à perruque de nos fables scolaires, que j'entame ce nouveau chapitre.
toutefois librement inspirée de l’original et occupe le même emplacement.
évidemment, ajoutée d'un peu de malice et d'un brin d'ironie.