Il est des petits coins parisiens bien secrets, farouchement préservés et souvent placés tout près de lieux très fréquentés qu'on les ignore inconsciemment et involonairement. Il en va ainsi pour le havre de paix, sinon de tranquillité. La cours Damoye fait partie de ceux ci. C'est par ces quelques lignes que je vous emmène avec moi dans ce passage qui sommeille au coeur de Paris, et qui fait la joie de mon emploi du temps du samedi.
fouler son pavé par tout le tout venant, ainsi il n'ouvre ses grilles aux curieux qu'à certaines heures de la journée. Car il convient de préciser que cette ruelle qui porte le nom de son ancien père et propriétaire, M. André Pierre Damoye qui l'a loti en 1778, bénéficie du statut de passage privé. Ensemble architectural du XVIIIème siècle encore préservé de la folie foncière, impeccablement restauré pas tout à fait coupé du reste du monde car résoluement tourné vers la modernité.
scène des Rougon Macquart, ou bien du Père Goriot, dans ce Paris qui mêle petites et grandes destinées, drames et comédies, petites et grandes fortunes, à l'ombre d'une porte en bois et d'une enseigne en fer forgé. Dans un recoin, une petite fontaine que surplombe une niche que seul l'hiver met à découvert sous les branches d'une glycine qui prend ses aises sur le mur au printemps.
"L'esclave mourant". C'est ainsi que Michel Ange a appelé cette célèbre statue figurant un jeune homme asservi, connue pour sa posture très étudiée et sans doute guère naturelle, témoignage d'un
drôle d'association que celle de la sculpture italienne du 16ème siècle à la vie d'un commissariat de quartier parisien.... Ces jeunes hommes semblent rester néanmoins bien indifférents et paraissent perdus dans cet émoi qui les laissent à jamais figés dans cette pose de contorsion un peu effeminée. Ils n'aparaissent guère émus par les turpitudes de la vie parisienne qui bouillonne derrière les murs qu'ils épousent (et Dieu sait pourtant qu'un commissariat entend des histoires diverses et variées, parfois à dormir debout, comme cela semble être le cas pour ces messieurs dont les visages semblent exprimer une vie intérieure onirique plus que tragique, sentiment que pourrait laisser supposer le titre de l'oeuvre). D'ailleurs ils ne daignent pas baisser les yeux vers nos petites affaires terrestres...
Ils habitent le silence qui caractérisent leur passage et pourtant bon nombre d'entre eux sont immobiles. Vous ne les entendez pas et pourtant ils murmurent sur les murs...vous les ignorez dans tous votre trajets et pourtant eux vous regardent passer avec cet air mutin dans lequel on les a figé. Derrière leur regard de pierre que l'on pourrait croire éteint, ils observent la vie de Paris qui leur est un peu étrangère (eux qui appartiennent à un autre monde, celui que les mythologies leur a créé), mais que pourtant ils vivent un peu malgré eux, puisqu'ils sont là, dans la pose que le ciseau du sculpteur a imaginé pour eux. S'ils ne chantent pas le chant des cieux, il semblent tout de même parler un doux langage des bribes enfantines et coquines qu'on peut entendre en tendant bien l'oreille, en fermant les yeux et en laissant l'imaginaire vous envahir....On ne peut pas vraiment les ignorer puisqu'ils sont un peu partout dans Paris, parfois dotés
d'ailes qui pourraient bien leur servir pour s'échapper de ce qui pourrait être à leur yeux un enfer, mais pas toujours. Ils sont aussi parfois, les traits poupins à l'image de l'âge juvénile dont ils symbolisent également l'innocence ; ou bien encore l'étrange interprète et ambassadeur du monde célèste pour les pauvres mortels que nous sommes (je ne développe pas davantage de peur de tomber dans une interprétation pseudo thélogique de comptoir...). Chastement vêtus d'une robe ou bien simplement représenté par ces chérubins dont on ne connait de l'anatomie que ce visage joufflu si caractéristique, ils sont appliqués en guise de décoration sur de nombreux éléments
Mais qui sont ils à la fin me direz vous ? Vous trouverez ces apparitions sacrées comme profanes sur les façades de bâtiments laïcs, publics comme sur les frontons ou les portes des églises. C'est dans un bruissement d'ailes et un léger courant d'air de pierre que j'évoquerai ici ce soir tout ce que Paris peut compter de figures angéliques : les angelots, les angelets, les putti, ces amours, ces bellots, Cupidon par ci, Eros par là, apparitions androgynes ailées qui n'appartiennent pas à une époque précise et qui ne sont rattachées à aucune contrée particulière puisque cette iconographie appartient à une imagerie universelle et intemporelle.....
une note désuète, quelque fois surannée, pour ne pas dire kistch dans certains cas, mais surtout douce et poétique. Ils participent aux turpitudes de nos petites vies qu'ils doivent trouver bien courtes eux qui appartiennet à l’immortalité.
Un clin d'oeil...coquin, malicieux, parisien ..... Un clin d'oeil que seul mon complice, si par hasard passe sur cette page, comprendra... Voilà ce soir un entrefilet sur les portes cochères de Paris, celles là même devant lesquelles on passe le long des boulevard, des avenues comme des petites rues, au point souvent d'en oublier leur histoire, leur caractéristique et leur utilité. Pourtant il y a bien à dire sur ces ensembles architecturaux indissociables des hôtels particuliers qu'elles protègent de l'extérieur, indissociables de l'histoire urbaine de Paris et de la vie quotidienne de ses habitants. Que ce soit durant les siècles précédents, comme encore aujourd'hui, ces portes sous lesquelles nous passons, que nous longeons et parfois nous nous abritons, ne sont pas des éléments anodins de notre paysage mais bien des éléments chargés d'une certaine intensité.
immeubles, ceux où les propriétaires d'antan avaient les moyens de commander à des architectes aussi intelligents qu'imaginatifs et créatifs, des hôtels particuliers d'envergure parfois aujourd'hui devenus bâtiments publics (ministères, ambassades...... ). Mais "Haussmann oblige", on les trouve partout où le baron parisien est passé, dans les faubourgs d’autrefois devenus aujourd'hui nos arrondissements, dits "périphériques".
Elles sont bien souvent coiffées sur le linteau par un mascaron, élément architectural décoratif de pierre dont j'ai déjà parlé et qui est à lui seul (quand il existe) l'âme de la porte mais surtout du bâtiment qu'ils garde derrière son sourire de pierre....La porte cochère comporte également la plupart du temps un chasse roue, métallique ou en pierre, placé à ses pieds empêchant les roues des voitures à cheval de détériorer le mur lors de leur passage.
un inconscient l'entrée d'une maison rassurante, bourgeoise, protégée), elle annonce l'arrivée, le retour, le départ, les allées et venues des habitants de la maison, tout comme ceux des visiteurs. En hiver, elle coupe du vent et du froid de la rue, en été elle offre un havre de fraîcheur sous sa voûte de pierre derrière ses deux lourds battants.
Deux petits pieds de pierre sur un piédestal dans les allées vertes ceignant la place d'Italie. Le "Petit enfant nu" de Louis d'Ambrosio (1879-1946) réalisé en 1926 vient apporter un peu de douceur dans ce centre névralgique du sud est parisien, carrefour presque un peu brutal et source d'animations diverses et variées.
expression figée dans la pierre exprimant un sentiment flou d'innocence et de candeur ponctué d'une douce mélancolie qui rien ne pourra désormais jamais atténuer ou modifier. La tête légèrement penchée sur un doigt soutenant son menton rond, l'enfant reste songeur perdu dans des idées qui ne semblent pas tout à fait lui appartenir, mais plutôt au sculpteur dont le ciseau a découpé dans la pierre des préoccupations presque adultes.
"Tu me dis que l’amour est toujours en enfance,
Qu’il se plaît, comme enfant, à mille petits jeux,
Et s’il blesse quelqu’un se jouant de ses feux,
Que le mal qu’il lui fait vient de son ignorance.
Qu’aveugle est cet archer qui n’a pas connaissance
Où frapperont ses traits qui sont si dangereux :
Et si pour son sujet quelqu’un est malheureux,
Tu m’assures que c’est une pure innocence.
S’il est vrai que l’amour ne t’est pas inconnu,
Qu’il est un imbécile, et qu’il va toujours nu,
Innocent, dépouillé de malice et de ruse :
N’ai-je point de raison, quand le mal que je sens
Me fait dire, qu’Hérode aurait eu quelque excuse,
S’il eut tué l’amour avec les Innocents".
Pierre de Marbeuf (1595-1645)
Le 13ème arrondissement fut l'objet d'une petite sortie en ce jour férié ensoleillé, avec pour objectif sportif en vue une petite escapade parisienne sur les bords du bassin de la piscine des "briques aux Cailles"....euh de la Butte aux Cailles, située sur la place Paul Verlaine à l'issue de la rue Bobillot qui débouche directement sur la Place d'Italie. Une adresse bien connue des sportifs et amateurs d'histoire parisienne et qui m'est familière depuis la participation à un concours de dessin qui m'a permis il y a quelques années déjà, une première approche de ce curieux bâtiment à travers quelques coups de crayons, des aplats d'aquarelle et un prix....modestement gagné après quelques heures passées au soleil
à tenter de caputurer sur une page blanche les ondes ocres et rouges si caractéristiques de cette bâtisse de la fin de l'Art Nouveau.
Ah oui petit conseil d'une sirène, après votre bain n'oubliez pas de vous arrêter à une terrasse ensoleillée pour prendre un café et par la même occasion, apprendre-à prendre-le-temps-de-vivre......Je suis un chasseur parisien
Et j’habite avec mon chien
Sur une colline sans semailles,
Là-haut sur la Butte aux Cailles.
Mais ici j’ai beau chercher,
Je ne trouve plus de gibier,
À part pigeons et moineaux,
Martinets et noirs corbeaux.
Très tôt levé, le matin
J’erre dans les rues, tout chagrin,
Sur la tête un vieux chapeau
À la recherche de perdreaux.
Mon fusil, ma gibecière,
Mes cartouches et ma visière
Ne me servent plus à rien
Dans le métropolitain.
Quand je pense à ma forêt,
À la cabane sous les futaies,
Et à mes bons potes chasseurs
Quand nous partions de bonne heure,
Avançant dans les fougères
Tout en humant le bon air,
Vêtus d’un treillis kaki,
À mille lieues de Paris !
C’est vrai, j’ai la nostalgie
D’être loin de mon maquis,
Et quand je passe par malheur
Devant « le Merle Moqueur »
Un petit bistro fréquenté
Par des écolos friqués,
Je fuis vers les Deux Moulins
Recherchant sur mon chemin
Tourterelles et passereaux,
Jolis faisans et gibiers d’eau.
Et dans les vignes, en automne,
De belles grives sauvageonnes,
Toutes saoules par le raisin,
S’offrent à moi, à mes copains.
Je me réveille dans le noir
Marchant seul sur le trottoir.
C’est sinistre pour un chasseur
D’être privé de son gibier
Et de vivre pour son malheur
Éloigné de sa forêt.
Je suis un chasseur parisien
En compagnie de mon chien
Habitant dans la grisaille
Là-haut, sur la Butte aux Cailles.
Au cours d'une de mes promenades parisiennes, je suis tombée nez à nez avec Charlemagne et ses leudes qui faisaient étape sur leur chemin de Roncevaux devant le parvis de Notre Dame (cette entrée en matière est certes est anachronique puisque l'empereur à la barbe fleurie a régné bien avant la construction de notre chef d'oeuvre national ; de plus, les trois hommes sont toujours bel et bien là, leur étape s'est donc quelque peu éternisé dans la pose que le sculpteur a bien voulu leur donner...). Après avoir regardé cette petite parenthèse de notre histoire de France, j'ai baissé les yeux, un peu plus loin que le groupe équestre figé sous les feuillages, pour trouver sur le grand dallage posé par le Baron Haussmann, "le point Zéro"...
identité et son utilité : "Point zéro des routes de France".
Non, pas de chronique cinéphile ce soir, j'en serai bien incapable, les salles obscures m'étant moins connues que les impasses et autres passages de la capitale, mais j'use du titre de ce film de Danièle Thompson pour introduire ce billet qui vient comme en écho à une balade en vélo....eh oui, car sur la petite reine, on voit la circulation différemment et si l'on veut être un minimum en sécurité dans la jungle de la circulation parisienne il est essentiel d'en respecter les principes de bases mais surtout de savoir anticiper les erreurs et l'inattention des autres.
panneaux signalant aux automobilistes et autres deux roues parisiens, l'usage d'un sens unique et sur lequel apparaissait une énigmatique silhouette noire habilement collée faisant par là même passer un message, vecteur de dérision.
la signalétique routière, mais depuis cette vague de panneaux de sens interdits personnalisés, il semblerait que les trublions du code de la route soient de plus en plus nombreux à parodier le sens de notre langage visuel urbain.
En bordure du boulevard Saint Germain, jouxtant l'ancien hôtel des abbés de Cluny aujourd'hui transformé en musée, s'étend sur 5000m² le jardin de Cluny, jardin médiéval urbain du XVème siècle imaginé par les architectes Eric Ossart et Arnaud Maurières, inspiré des principes de Charlemagne (édictés dans le capitulaire de Villis en 812, dans lequel l'empereur établissait notamment le plan d'exploitation agraire et horticole en indiquant la liste de 72 plantes poussant sur des plates bandes surélevées entourées de lattes de bois et de 16 arbres fruitiers).
Sous l'influence de l'expansion monastique, l’Europe féodale développe une forme distincte de jardin. Clos de mur, de forme carré ou rectangulaire, à l’image de celle du cloître, il comprend plusieurs subdivisions respectant elles mêmes ces formes géométriques. Les parterres forment des chemins à angle droit, et les aires sont de forme et de taille similaires.
Le jardin médiéval présente quatre parties à usage utilitaire (alimentaire et médical) qui s'enrichira au fil du temps d'une fontaine, de préau ("prés hauts"), d'allées couvertes par des tonnelles où grimpent rosiers et chèvrefeuille donnant ainsi l'image d'un petit paradis sur terre. 
Le square de Cluny reprend en partie ces caractéristiques : des taillis, une intense végétation et une terrasse protégé par une clôture de bois ornée d'aubépine et d'églantier, comprenant les quatres carrés explicités plus haut. Rénové en 2000, il offre au visiteur une succession d'espaces directement inspiré des jardins médiévaux de l'époque et comprenant :
Les quatre espaces de plantations répondant aux besoins alimentaires et médicinaux du Moyen-Age et à la symbolique forte :
"L'herbarium", ou jardin de la santé, appelé aussi parfois "jardin des simples", il s’agit d'un enclos comprenant les plantes médicinales. "L'hortus", ou jardin de l'âme. Il correspond au potager (appelé aussi "ménagier") où poussent légumes et plantes aromatiques. Il est divisé en carrés, surélevé comme un damier. "L'hortus conclusus", jardin céleste dans lequel poussent roses,
violettes, marguerites, lis et pâquerettes, il est dédié à la Vierge ou à Vénus, selon que le jardin soit sacré ou profane. "Le viridarium" : jardin de l'amour rapellant directement le concept de l'amour courtois, qui est un verger parsemé de fleurs. C'est le jardin préféré du Moyen age, jardin idéal, onirique, allégorique, celui de la rencontre amoureuse et le lieu de plaisance.
Le square comporte également un "préau", prairie piquée de fleurs et agrémentée de "la fontaine aux roseaux d'argent", de Brigitte Nahon ; "Le Chemin creux" parsemé de giroflées, valérianes et roses de Noël évoquant les plantes que l'on trouvait sur la Montagne Sainte Geneviève, toute proche ; "Le tapis des mille fleurs", tourné vers le musée qui jouxte le jardin, faisant directement référence à la célèbre tapisserie de "la Dame à la Licorne".
Aujourd'hui comme hier, le square de Cluny offre le repos et la sérénité à ceux qui s'y arrêtent, tout en dressant à travers quelques plate bandes et allées, un pont entre présent et passé.
"Fête des jardins" oblige, je suis allée faire un tour (petit certes et d'un pas toujours rapide), en ce samedi ensoleillé dans les allées très fréquentées du Parc Monceau. Et c'est avec le sourire que j'ai constaté que les bonnes auspices de l'astre solaire ont pu largement profiter aux organisateurs de cette manifestation aussi culturelle que citoyenne, tant les initiatives pour mettre en valeur les espaces verts parisiens et faire participer les habitants de la capitale sont aussi nombreuse que diverses et variées. Si la dernière édition m'avait fait essuyer de bonnes averses sous les tonnelles de la Promenade plantée et du Jardin de Reuilly, cette année, les allées du Parc Monceau m'ont montré que la météo avait toujours le dernier mot sur le succès d'une manifestation comme celle ci...
des parisiens en quête de rayons du soleil dont le ciel les avait injustement privé cet été, j'ai pu constater qu'organisateurs comme participants trouvaient dans cette occasion supplémentaire pour le citoyen parisien d'apprendre, de donner et de recevoir, tout en s'impliquant dans la vie de la cité. En effet, outre les tentes blanches sous lesquelles l'écosystème parisien était explicité de façon ludique et imagée, c'est surtout une course d'endurance au profit de la lutte contre la mucoviscidose qui m'a le plus frappée. Profiter de cette fête des jardins pour sensibiliser les parisiens à cette cause et faire du Parc Monceau un espace de jogging un peu plus participatif et collectif que celui qui est fait par les habitants du quartier qui, été comme hiver aiment à faire, à l'aube ou en soirée, courent pour s'entretenir....m'a paru être une idée sportivement généreuse comme je les aime...
Comment résister à l'appel des dernières heures vraiment ensoleillées de l'été ? Difficile en effet en ces premiers jours de rentrée de ne pas répondre à l'appel de la liberté pour effectuer une jolie balade de mi-journée ; dans un quartier qui m'est familier, que je ne peux m'empêcher d'évoquer dans mon roman-photo parisien et dont le seul nom correspond si bien à la couleur du ciel de cette journée placée sous les meilleurs auspices de l'astre solaire.
"La nouvelle Athènes"... car ce sera elle l'héroïne de ce petit roman-photo du jour, aux accents romantiques, comme vont tenter de le décrire les quelques lignes qui vont suivre.
peu aujourd'hui son âme d'autrefois ne serait ce que par la nostalgie qu'inspirent les échoppes des petits antiquaires qui ponctuent la promenade du visiteur...
je l’annuaire du gotha romantique parisien...Il faut dire que les amants terribles ont fortement influencé la vie de ce quartier à vocation résidentielle qui attire spontanément l’intelligentsia
avait choisi d'installer son atelier, non loin de celui d'Horace Vernet, rendez vous sur la Place d'Estienne d'Orves à l'ombre des arbres du square que surplombe le clocher de l’église de la Trinité et vous comprendrez mieux pourquoi ces artistes ont aimé vivre dans ce quartier, où l'air et l’esprit n'est pas tout à fait le même qu'ailleurs.
de la Trinité, chantier colossal de notre ami Théodore Ballu dont je parlais il y a quelques billets, marque l'épanouissement sous le second Empire mais aussi sa fin.
que la belle avait pour habitude de fréquenter les salons littéraires, pourvus qu'ils soient peuplés de bellâtres fortunés...
J'aurais pu choisir de classer ce billet dans ma rubrique "Paris à cheval", mais mon esprit perfectionniste me pousse plutôt à le ranger dans mes "balades"...car la rencontre étrange (certes ce n'était pas la première, mais celle d'aujourd'hui prenait un caractère artistique que n'avait pas les précédentes...) a bien été faite dans le cadre d'une balade, sur les trottoirs chauds d'une capitale largement ensoleillée....
d'éléments de bronze divers, comme une pelle, une petite tour Eiffel, un manche de violon un balai, qui compose ici la queue du "cheval"....Cette sculpture est témoignage de la technique utilisée par César, mais aussi de sa démarche artistique résolument inscrite dans les principes des nouveaux réalistes auxquels il appartient, aux côtés d'Arman ou de Niki de St Phalle pour ne nommer que les plus célèbres.
le visage quant à lui reste totalement impassible, empreint d'une vraie sagesse. Une sagesse qui accentue encore un peu plus la poésie qui parcours toute l'oeuvre...des doigts de pieds jusqu'à cette étrange chevelure....
Ce soir j'évoquerai un hommage....mais un hommage sans stèle ni statue, sans discours, ni panégyrique, sans célébration ni épitaphe....mais tout simplement un chemin, un chemin qui peut être un chemin de réflexion, comme une promenade fantaisiste et bohème, un chemin qui prend la forme d'une démarche artistique, une installation pérenne, tournée vers la connaissance et la reconnaissance.....
s'inscrivant véritablement
déplacement, le rapport entre la vision lointaine et la vision proche, une organisation séquentielle de l'espace, la manière dont le mental supplée aux limites de la perception visuelle.Je n'ai pour l’instant pas réalisé ce parcours dans a totalité mais je ne désespère pas de prendre le temps un jour de me cantonner à suivre les plaques scintillant sous le soleil...ces quelques exemplaires ont été trouvé, par hasard, au gré d'autres balades...
XVIIIe arrondissement
IXe arrondissement
IIe arronidissement
Ie arrondissement
VIe arrondissement
XIVe arrondissement
"Rendez-vous au jardin" c'est par ces trois mots que le Ministère de la culture et de la Communication invitent ce week-end les parisiens à venir parcourir les allées des jardins français (2200 jardins au total participant à l'opération sur tout le territoire national) et à participer à cette initiative mêlant botanique et altruisme, nourriture
C'est en me rendant d'un pied léger à un rendez-vous par une soirée ensoleillée que j'ai remarqué un détail sur le trottoir de l'Avenue Montaigne personnalisant ainsi cette artère de la mode, cliché de la haute couture parisienne d'un petit signe distinctif chic et artistique.....il faut croire que j'avais (assez inhabituellement d'ailleurs) l'oeil rivé sur le trottoir ce soir là alors que j'ai plutôt le nez en l'air lorsque je suis dans la rue..... Au niveau de la rue François 1er qui coupe l'avenue presqu'en son milieu, ont été placées quatre dalles en mosaïque et inclusions signant le nom de quatre personnalités qui ont révolutionné la couture française à l'aube du XXème siècle. Un hommage à ceux qui ont marqué la vie parisienne de leur temps, lancé les prémices de ce qui contribuerait à rendre Paris l'étoile de l'élégance brillant au delà des nos frontières....
une robe créée par le couturier auquel elles rendent hommage. Réalisée en mosaïque, ce sont autant de petites touches de couleurs qui animent ainsi ces quelques centimètres carrés de la mythique avenue parisienne. Mais voyons d'un peu plus près de qui il s'agit précisément....
Les soeurs Callot ensuite (au nombre de quatre), qui ont apporté à partir de 1895 jusqu'à la seconde guère mondiale environ, une note exotique aux modèles qui étaient alors créés. Ce sont elles notamment qui commencent à utiliser l'or et le lamé dans leurs créations. Cette maison fut l'une des plus réputées dans les années 1920. Ici c'est le bleu que l'on a choisit de mettre à l'honneur avec une robe longue droite que vient éclairer un paletot blanc.
Un samedi de nostalgie légère et me voilà à nouveau au coeur de la grande Mosquée de Paris, certes j'en ai déjà une première fois parlé à travers une évocation des fontaines du patio qui apportent une note fraîche et aquatique à ce cadre oriental unique en plein Paris, mais il y a plus encore à dire sur ce petit oasis du coeur de la capitale. Ainsi j'ai une nouvelle fois passé les portes de cet endroit que je ne connaissais pas du tout jusqu'à que Désiré ne m'y emmène. Pour un premier rendez-vous c'était un lieu d'une part vraiment original mais qui plus est totalement dépaysant....(le choix de ce lieu aura permis à cette rencontre d'être ainsi doublement singulière et marquante, la rencontre avec l'Homme l'étant déjà suffisamment en elle même...).
convient d'évoquer brièvement l'histoire de ce lieu. La première pierre de l'édifice a été posée en 1922, au lendemain de la première guerre mondiale afin de rendre hommage aux 70 000 soldat de confession musulmane morts pour la France au combat. Toutefois, le projet de donner un lieu de culte aux musulmans de France remonte à la fin du XIXème siècle. Inaugurée le 16 juillet 1926, elle vient célébrer l'amitié franco-musulmane scellée dans le sang versé sur les champs de bataille européens, et affirme que la république respecte et protège toutes les croyances. Un postulat qui vient appuyer la loi de 1905 séparant l'Eglise de l'Etat, alors fraîchement votée, faisant de la laïcité un pilier de la nation française.
Comme un ilot protégé dans ce 5ème arrondissement aux multiples facettes, la grande mosquée se voit de loin....et pour cause....le minaret de 26 mètres de haut semble veiller sur ce vieux quartier parisien. Construit sur le modèle de la mosquée de Zitouna en Tunisie, il se distingue du reste des bâtiments érigés quant à eux sur celui de la mosquée de Fès (l'une des plus anciennes du monde). Le visiteur est accueilli par deux grandes portes en bois, qui l'invitent à s'ouvrir à une autre culture mais surtout à une autre confession. Ce monument d'art, d'histoire et de civilisation à l'enceinte blanche renferme en effet une salle de prière marquée par différentes influences décoratives musulmanes, une bibliothèque, une madrassa (école), une salle de conférence, mais aussi, un salon de thé, un hammam, un restaurant, un petit souk, un patio et une cour d'honneur qui sont les deux derniers lieux qui m'inspirent le plus.
volumes architecturaux, spacieux et aérés, les lignes, les niveaux, les perspectives, les matières et les couleurs, chaudes comme froides, s'harmonisent pour créer une ambiance particulière propre aux lieux de culte, amenant spontanément sérénité et apaisement. Tous ces éléments sont de discrètes références moyen orientales, comme l'étoile qui forme le socle des fontaines ou bien les linteaux de portes en marbre ciselé ou encore les rosaces de mosaïques au graphisme presque hypnotisant.
Au coeur de Paris, se trouve un endroit qui vous envoie tout à coup dans un petit village de campagne, où l'on respire, non pas le parfum du foin coupé ou de l'herbe mouillé....mais plus prosaïquement l'air de la sagesse et de la sérénité.... Il s'agit du petit square René Viviani Montebello (que l'on appelle aussi parfois de façon "plus catholique", le square St Julien le pauvre), faisant de ce coin de Paris la partie la plus ancienne du V ème arrondissement.
rapporté par Jean Robin (jardinier du roi), ce robinier a été planté en 1601 et trône depuis, sur ce square. Comme celui du Jardin des Plantes, il est le plus vieux spécimen d'Europe. Arbre robuste a croissance rapide le robinier est se propage spontanément, ses fleurs délicatement parfumées apparaissent sen avril mai, avant de faire place à de grosses boules de graines.
structure de ciment supporte et conforte le tronc incliné qui lui permet ainsi de tenir encore debout. On pourrait penser au vu de sa posture déséquilibrée que le vieil arbre et malade ou en fin de vie, ce qui n'est pas le cas...Les services municipaux veillant en effet de près à l'état de santé de notre ami lui offre un toilettage en règle tous les ans.
"59Rivoli", "Aftersquat", "Chez Robert, electron libre"...autant de noms pour une même et unique adresse, particulière mais en même temps, et surtout, collective. Une adresse bien connue pour sa façade qui aurait pu me faire classer ce billet dans la catégorie "derrière les portes et les façades", il faut dire que ce numéro de la rue de Rivoli a une histoire, une identité et une vraie personnalité....
réquisitionné par des squatteurs désireux de réanimer un lieu devenu totalement abandonné par le Crédit Lyonnais et l'Etat français, mais aussi de promouvoir des artistes en leur laissant l'espace suffisant pour se loger et créer et enfin, de "prouver le bien fondé d'une politique culturelle alternative".
Depuis plusieurs années, le consensus et la paix semblent s'être installés entre la Mairie de Paris et le collectif d'artistes, à travers une nouvelle forme d'exploitation des lieux en question. La municipalité ayant en effet mis en place ce qui pourrait ressembler à un "partenariat", visant à faire de cette adresse une "pépinière de talent", officiellement qualifiée "d'Essaim d'art", et permettre ainsi aux artistes de trouver par là un moyen de promouvoir leur production. Un espace où cosmopolitisme, alternative, échange et contact sont les maîtres mots.
homme comme une société toute entière .... Néanmoins le sujet était traité de façon ni trop abrupte ni trop directe, mais plutôt subtilement, comme ce tableau "traderland" ou bien ce parachute (doré ?) à l'effigie de la livre sterling (qui aurait aussi bien pu être un euro, un dollar ou un yen....), ou bien encore ce panneau reprenant le plateau de jeu du Monopoly mais revisité par l'oeil du capitalisme ambiant....tout comme ce grand code barre, évocateur du commerce qui n'est rien d'autre qu'une course effrénée vers le tout argent, icone de la consommation de masse et donc du profit...ces deux dernières étant justement des oeuvres d'Anthony White.
Un manque d'inspiration (si si ça m'arrive parfois !), des courbatures mais un ciel bleu qui vous pousse à sortir baskets et appareil photo.....de belles heures de balade, de prises de vues et de petites découvertes sur des choses que je ne cherchais pas mais sur lesquelles je suis finalement tombée sans le vouloir. Voilà un samedi qui, s'il devait être initialement montagnard reste en définitive parisien...(parce que je le vaux bien), quelques heures de promenade au soleil dans ma capitale préférée qui ne me font regretter ni les cimes ni la neige.
bientôt), entre la rue Quincampoix, la rue des Lombards et la rue de la ferronnerie....croiser une "goutte d'humeur" et consorts qui vont alimenter mon diaporama consacré au street art...
"La balade des gens heureux", la balade des amoureux....sans vouloir paraphraser notre ami Gérard Lenormand, je voulais tout de même vous raconter la balade des gens heureux, ou tout au moins des amoureux (les coeurs célibataires peuvent aussi s'y essayer, preuve en est...). Arès avoir annoncé ce parcours dans mon article
Dès ses débuts le métro prévoit des cadres publicitaires destinés à accueillir des réclames sous forme d'affiches, ou même plus rarement sous forme de faïences décoratives.La compagnie Nord-Sud qui ouvre son réseau en 1910 agrémente ces panneaux publicitaires d'une frise décorative. La CMP (compagnie des chemins de fer métropolitain de Paris fait de même à partir de 1922. les encadrements de ces espaces publicitaires sont généralement ornés de céramique de couleurs miel qui reprennent des motifs de fleurs ou de feuilles. Dans les couloirs ces encadrements font écho aux frises de couleur marron, vertes ou bleue qui sépare le carrelage blanc biseauté, que l'on doit également à la même faïencerie de la voûte peinte. Il semblerait que plusieurs faïenceries aient été sollicitées pour réaliser ces revêtements muraux et des frises de couleurs...Boulenger mais aussi, Creil et Montereau, ou encore celle de Gien....il faut dire que pour habiller les vôutes et les couloirs des quelques 300 stations paisiennes....ça fait un certain nombre de petits carreaux....