Ah comme la paresse peut vous envahir parfois....Alors que j'avais pris la (mauvaise) habitude de délaisser mes habitudes rédactionnelles, le froid me rappelle à mes activités du coin du feu....(enfin plutôt du radiateur...). Alors pour reprendre le chemin des balades, des photos et des articles parfois sortis de pas grand chose, je publie ce soir un entrefilet qui attend que son auteur veuille bien le terminer (il convient tout de même de préciser que le dit article attend depuis la fin de l'été). Posté sur les ondes à cette époque il aurait été encore d'actualité, excusez donc cette légère péremption....
Pour reprendre le fil de mes pérégrinations parisiennes, je souhaite honorer et rendre hommage ce soir à un bâtiment que je connais bien pour la simple et bonne raison qu'il jouxta mes pénates durant quelques 12 années, durant lesquelles sa petite vie anima, à sa façon, la mienne et dont la danseuse qui prend la pose sur sa façade, croisa mon chemin plusieurs fois par jour, jusqu'à encore il y a peu. C'est en effet des nouveaux feux des Folies Bergère dont il s'agira ici.
être êtes vous même passé, par hasard ou pas, aux alentours et ainsi admiré le résultat. Après plusieurs semaines de travail patient, de bruits de marteau et autres perceuses, les murs et le toit (surtout le toit...) des Folies Bergères s’effeuillent et délaissent enfin les échaffaudages qui couvraient pudiquement l'illustre théâtre, pour laisser apparaître son nouveau visage aux parisiens du quartier qui aiment l'animation que le music-hall apporte à ces pâtés d'immeubles du coeur de Paris. Et je dois dire que le spectacle de cette façade rutilante valait vraiment la peine de supporter la poussière extérieure et le bruit du labeur des ouvriers dès potron-minet à 8h00 en plein mois d’août....J'ai presque du mal à trouver l’adjectif adéquat
Depuis des années, je longe parfois la rue Bergère et comme tout le monde je passe devant l'imposante façade du n°14, dégoulinante du pompeux style pompier, cher à cette fin du XIXème siècle où les bouleversements successifs en tous genre empêchent de voir se distinguer un style plus qu'un autre, amenant ainsi à un curieux mélange artistique que l'on ne peut qualifier que des plus éclctiques. C'est donc de cette imposante bâtisse, mais 
Détournons nous du cadran qui nous rappelle le temps qui passe et plongeons quelques instants le regard dans celui des allégories et de cette imposante figure qui garde l'entrée de l'établissement bancaire pour remonter le temps à l'époque où cette imposante façade est encore en chantier ...
Millet pour la statuaire, Villeminot pour les ornements Charles Lameire et Gian Domenico pour les mosaïques représentant avec finesse les cinq continents à l'extérieur ainsi qu' Edouard Didron pour les vitraux et Christofle pour les lanternes qui courent le long de la rue. Des noms qui laissent deviner le prestige que l'on veut alors conférer aux locaux de cette entreprise parisien.
engager les travaux de restructuration du bâtiment qu'elle occupe alors. Le chantier est un travail au long cours. En effet, le bâtiment tel qu'on le connait aujourd'hui est achevé en 1913, même si comme on peut le voir, l’architecte appose son estampille en 1882.....le temps que l'éclectisme puisse porter son nom glanant ainsi sur quelques décennies diverses caractristiques architecturales et artistiques.
sur le fronton triangulaire. Des éléments décoratifs en veux tu en voilà surgissent de part et d'autre de l'ensemble qui reste néanmoins équilibré même si tout ne semble pas cohérent...la jolie couleur pâle de la pierre vient adoucir la statuaire principale un peu trop lourde représentée par les traits du dieu du Commerce, Mercure, que l'on reconnait facilement à sa couronne de laurier, le coq trenu dans la main droite, et le caducée dans la main gauche. Le regard atone et vague propre à la statuaire figée dans l’éternité...... Les élégants "fluctuat" qui surgissent en haut des façades viennent rappeller
Il existe au coeur du très calme et non moins chic VIIème arrondissement parisien, un petit cocon, que dis je un écrin, fait de verdure et de singularité orientalisante qui n'est ma foi guère connu des parisiens eux même tant il est retranché, mais dont le mystère lui confère la promesse d'une véritable parenthèse de tranquillité...
C'est un peu par hasard que je suis passée dans ce havre de fraîcheur et de quiétude verdoyante. Pour graver encore un peu plus ces instants précieux dans ma mémoire de parisienne, je les couche noir sur blanc sur ces pages et qui sait, vous donner par la même occasion l'envie de trouver cet endroit qui n'est pas sans rappeler une autre adresse que j'avais évoqué l'été dernier dans un autre billet : l'étrange résidence de M. Loo, rue de Courcelles, mais dont l'apparence et l'histoire
diffère quelque peu de celle de ce soir. En effet, là bas sous la rigidité de l'empire du soleil levant le monde muséal, ici dans la pénombre et le mystère des rêves japonisants, celui de la fête parisienne exotique.....
Mais revenons à cette étrange bâtisse qui fait l'angle de la rue de Babylone et de la rue Monsieur. Elle surprend le passant car enfouie dans sa végétation exotique, elle fait preuve d'une discrétion qui ne peut que plaire aux promeneurs désireux de se retirer du Paris animé et de se déconnecter, le temps de quelques instants, de l'espace temps et de l'habituel
gris parisien....
Passez le porche d'entrée ployant sous les feuillages et vous entrerez alors dans une demie pénombre qu'offre l'admirable hauteur de la pagode en elle même mais aussi cet écran vert que l'on a choisit de faire grimper pour mieux abriter l'intimité de ce lieu aussi inattendu que singulier.
Quelques dalles d'un chemin japonisant plus loin, vous vous retrouvez alors face à la Pagode de Mme Morin...
afin de plaire à celle qu'il souhaitait émerveiller de ces feux orientalisants.
Il convient en effet de vous conter la douce histoire, non dénuée de romantisme, de ces murs mystérieux. Devant le silence que cette façade inspire, comment pourrait il en être autrement ?
entreprendre d'aussi grands travaux ? La réponse ne se lit pas sur les détails pour le moins foisonnants de la façade sculptée et ce n'est pas non plus les deux lions qui gardent l'entrée de la pagode qui m'en diront davantage.....Sans doute que cette réponse restera entre les deux époux qui profitèrent de cette petite folie parisienne pour organiser des réceptions qui resteront dans la mémoire de la société huppée de cette toute fin du XIXème siècle.
besoin de palaces et de châteaux mais simplement de tendresse et d'amour véritable ? Et si l'histoire de cette pagode désertée par sa destinataire en était la preuve ?
Tout près de la place de la Nation, avenue du Bel Air, l'air et frais, l'air est même beau, pour suivre littéralement la plaque indiquant l'adresse dont il s'agira ce soir dans ce nouveau billet "Derrière les portes et les façades".....Devant le numéro 17, il suffit de lever les yeux pour remonter le temps....et ainsi rejoindre cette époque que l'on qualifiait de "Belle", cette époque un peu bénie, encore préservée des conflits mondiaux qui allait survenir dans ce XXème siècle pétri de bouleversements et de modernité.
Cette innocence que la guerre ne semble pas encore avoir écorché apparait ici à jamais préservée... Ces visages d'enfants dont l'âge et les traits se confondent ici dans la pierre et figé pour l’éternité. Mais qui les a inspiré ? La progéniture du sculpteur ? ou bien celle du commanditaire ? Le temps s'est en tout cas arrêté au n°17, empêchant les enfants de grandir, leur laissant leur malice et leur fantaisie, propre à cet âge innocent des premières années de la vie. Ces visages qui sont si proches tant sur l'espace qui leur est attribué que dans la similitude des traits, laissent à penser qu'il s'agit bien d'une même portée... même si ceux ci expriment suffisamment de personnalités différentes.
Il était une fois l'histoire d'une veuve qui, en guise d’investissement, souhaitait faire construire un immeuble de rapport qui lui permettrait de louer quelques 36 appartements à loyers modérés. Pour mener à bien ce chantier d'envergure, elle fit appel à un jeune architecte qui profita de ce projet pour lancer une carrière aussi longue que florissante lui permettant ainsi de poser les jalons d'un art que l'on allait bientôt qualifier de Nouveau....
Guimard pour être précise. Un ouvrage de taille qui va mener le jeune prodige de la pierre et de la ferraille sur les marches de la notoriété, mais surtout de l'innovation aussi bien architecturale que décorative. Ce lieu que l'on qualifiera rapidement d'étrange, d'insolite, voire de diabolique porte le nom d'une résidence, que l'on pourrait presque d'ailleurs retrouver dans un conte... le "Castel Béranger".
C'est donc entre 1895 et 1898 que ce chantier de grande ampleur prend forme pour les affaires de Mme Fournier. A cette époque, Guimard qui se cherche encore va appliquer les principes nés de ses rencontres avec Victor Horta mais surtout Eugène Viollet le Duc à qui l'on doit l'empreinte moyen-ageuse laissée sur la bâtisse.
Si Guimard doit inventer formes et volumes, son cahier des charges comporte également la décoration intérieure de l'immeuble, ce qui fait de cette oeuvre magistrale le spécimen du principe fondamental de l'Art Nouveau : l'unité complète de l'oeuvre. Et comme la propriétaire des lieux lui laisse carte blanche, Guimard en profite pour s'en donner à coeur joie, faisant preuve jusque dans les plus petits détails d'une originalité et d'une inventivité à toute épreuve. Ainsi, de la grille d'entrée aux poignées de portes en porcelaine, tout est pensé, imaginé, conçu et réalisé dans une minutie qui n'a d'égal que le raffinement. Un immeuble de rapport à loyers (dit "modérés"), bien luxueux...
auteur : le bestiaire fantastique en est un beau témoignage : la façade est en effet peuplée d'animaux aussi insolites les uns que les autres...hypocampes, chats, volatiles, petits crustacés....se croisent dans un jeu de couleur aussi raffinées qu'originales. Les matériaux se marient aussi judicieusement que les lignes se croisent et se décroisent dans une fluidité cohérente.
Depuis quelques temps, j'avais envie de consacrer un billet siglé "Derrière les portes et les façades" à l'une de ces devantures parisienne qui ne passent pas inaperçues. Un bâtiment inattendu et pour le moins original qui se trouve en plein coeur de Paris mais qui vous fait un peu oublier sur l'espace de quelques mètres carrés que vous êtes dans une capitale où les caractéristiques urbaines sont principalement faites de béton, de pierre, de gris et d'ardoises.
alsacien qu'on lui connait aujourd'hui, par la présence de son truculent "roi de la bière", le bien nommé Gambrinus et de cette cigogne qui depuis cette date a élu domicile au faite de cet immeuble fait de brique et de pans de bois plaqués. Deux éléments originaux qui font de ce bâtiment un monument inscrit au titre des monuments historiques en 1997.
Mais outre le côté historique, le folklore et l’originalité
région, de ses légendes, de ses coutumes et l'anonymat universel qui fait un peu partie de notre société contemporaine.
Dans la petite rue Claude Chahu, on trouve quelques bacs de géraniums aux fenêtres et parfois une ou deux plantes vertes aux balcons. Des fleurs qui apportent un peu de verdure dans ce quartier résidentiel parisien du 16ème arrondissement, cossu et tranquille malgré l'animation toute proche de la rue de Passy. Mais en s'arrêtant au n°2, on s’aperçoit facilement que les occupants de cet immeuble de cinq étages n'ont guère besoin d'ajouter une note végétale à l'encadrement de leurs fenêtres. En effet, là, de la porte aux mansardes du dernier étage, l'ensemble des ouvertures est placé sous le signe du monde végétal, et plus précisément sous le règne du chardon.
de l’édifice, comme les angles, les arrêtes, les linteaux et les soubassements) font appel à l'image du chardon, que ce soit à travers les fleurs bien sûr qui apportent une douce note rose pâle dans cet univers bleuté, mais aussi les feuilles et les tiges. Des tiges qui sont clairement évoquées à travers le très beau travail de ferronnerie de Dondelinger sur la porte d'entrée principale.
le céramiste soient d’origine écossaise. L'utilisation aussi prononcée de cette plante piquante des terrains austères qui ne présente aucun intérêt et que l'on classe le plus souvent au rang de mauvaise herbe est elle symbolique ? C'est en effet bien possible, car même si cette fleur qui symbolise bien souvent la douleur du Christ et de la Vierge (mais aussi l'image de la vertu protégée par ses piquants), ne semblent pas répondre à une référence religieuse ici, je vois plutôt dans l'utilisation plus que massive de ces plantes jugées agressives, l'emblème de la ville de Nancy, dont le lorrain Emile Muller était probablement proche pour avoir contribué aux travaux de cet important foyer de l'art nouveau, l'Ecole de Nancy.Le chardon ou la rose ?
La rose ou le chardon ?
Méli-mélo de roses,
de roses et de chardons.
Une question se pose :
où ira le bourdon ?
Sur l’odorante rose
ou le piquant chardon ?
Sur la tombe de Rose,
un peu à l’abandon,
un vieil homme morose
se pose la question.
Bien loin le temps où Rose
partageait l’édredon,
l’amour se décompose
et devient moribond.
Pour chercher d’autres roses
il avait fait faux-bond,
il regrette la chose
et quête le pardon.
Le chardon ou la rose ?
La rose ou le chardon ?
Une question se pose :
où ira le bourdon ?
Sur la tombe de Rose,
un peu à l’abandon,
un vieil homme dépose
des larmes de saison.
Pierre DUPUIS- "La rose ou le chardon"
Plusieurs fois déjà j'ai illustré mes billets par les traits de celles qui seront ce soir les héroïnes de mon roman photo. Non loin de la gare du Nord, dans la petite rue d'Abbeville (qui doit son nom à la proximité de la Gare qui dessert cette ville de la Somme), habitent quatre grâces (oui j'ai bien dit quatre, la mythologie grecque s'est plantée, on a toujours oublié la quatrième, la plus belle, que j'ai donc retrouvé dans cette rue qui sépare le 9è du 10ème arrondissement).
"l'Art nouveau", sous la direction de l'architecte Massa, un immeuble qui occupe tout l'angle de la rue du Faubourg Poissonnière et de la rue d’Abbeville. Au niveau du premier étage, s'offrent au regard du passant, quatre demoiselles, chargées de soutenir les bow windows qui font de cet immeuble un ensemble cosy dans lequel on s'imaginerait bien s'inviter pour prendre une tasse de thé...
En effet, à chaque fois que j'ai croisé le regard de ces apparitions, celles ci m'ont laissé dans une rêverie aussi douce que dubitative, suscitant à chaque prise de vue de nouvelles questions sur leur raison d'être, leur origine, leur présence, ces sourires ajoutant encore un peu plus de mystère. Oui, c'est bien au numéro 16 de la rue d'Abbeville que j'ai croisé la grâce et la beauté.
consoles, grappes de fleurs et de fruits et d'un large cartouche dans lequel était placé à l'origine un angelot. Cette profusion de décors soigneusement agencés, donne une allure générale harmonieuse et élégante, à l'inverse, il me semble de l'exubérance de son voisin le n°14, dont je serai amenée à reparler d'ici peu.
Il est plaisant de pouvoir devant ces visages à jamais figés, imaginer l'histoire secrète de ces dames au sourire mutin et au déhanchement suggestif....Quelle égérie est à l'origine de ces regards et de ces seins à demi dévoilés ? Une danseuse de cabaret ou bien l'image fantasmée d'une sage dulcinées dont la main aurait été refusée au sculpteur amoureux ?
ainsi cacher ce qu'il jugeait sans doute un peu trop découvert.
J’évoquais il y a quelques semaines à travers un autre petit roman-photo, une drôle d'adresse parisienne, celle de M. Loo, collectionneur, galeriste et homme de culture asiatique dont il était originaire, son histoire mais aussi et surtout celle de sa galerie qui reste aujourd'hui encore une curiosité du 8ème arrondissement.
que située sur le boulevard Voltaire, chemin que nous empruntons, moi et mon vélo, lorsque l'envie nous prends de traverser Paris autrement qu'à pied, je la croise entre la Place de la République et celle de la Nation. Et ce numéro 50 du boulevard s'est souvent rappellé à mon souvenir de faire de lui le héros d'un billet....Quelques photos plus tard et voilà un petit clin d'oeil fait au "Bataclan".....
Au fil des décennies, la programmation évolue au gré de l'imagination de ses propriétaires mais aussi de la mode : le développement du cinéma voit la mutation du café théâtre en salle obscure en 1926, pour autant l'extérieur du bâtiment reste le même, à l'image de ces couleurs toujours flamboyantes, jusqu'à cet incendie meurtrier de 1933 qui aura raison des jolies pagodes mais qui permettra une transformation dans les années 1950, notamment à travers travaux de modernisation permettant à l'établissement de se conformer à de nouvelles normes de sécurité.
Que chaque fée erre dans le palais de Thésée.
Et nous le bénirons,
Et la famille engendrée là
Sera toujours heureuse.
Désormais ces trois couples
S’aimeront toujours fidèlement ;
Fées, répandez partout
La rosée sacrée des champs ;
Et bénissez chaque chambre,
En remplissant ce palais de la paix la plus douce.
cause, illustré par une apparition sur le mur du bâtiment en question incarnant une allégorie alliant prospérité, maternité et famille par une image poétique, bucolique et féerique.
Nous quittons les cours et les balcons fleuris du tranquille XVI arrondissement et de la petite rue Lalo pour retrouver une adresse dans le 8ème arrondissement du début du XXème siècle. Cette façade dont il sera question aujourd'hui dénote totalement sur la longue et chic avenue de Wagram, qui au tout début du 20ème siècle n'avait pas le même caractère que celui qu'on lui connait de nos jours...En 1904, alors que de riches prorpiétaires commandent à l’architecte Lavirotte un immeuble cossu, le quartier des Ternes n'est pas si résidentiel que cela, mais plutôt un brin canaille...

Et si le monde végétal est à l'honneur, le milieu minéral n'est pas oublié pour autant puisque c'est le grès, matériau à la mode à l'époque, qui a été choisi pour porter aux nues l'exubérance des fleurs et des feuillages.
avenue, une maison close, correspond tout à fait aux ouvrages de l’architecte Lavirotte. Le symbolisme sexuel exubérant et pas toujours du meilleur goût est caractéristique des réalisations des années 1900-1907 du maître d'oeuvre parisien.Sur la façade, ne fleurissent pas que les végétaux divers et variés, mais aussi les noms de ceux qui ont contribué à faire de ce numéro 34, une adresse un peu particulière, surle plan architectural bien sur..... Outre celui de l'architecte, Jules Lavirotte, on aperçoit celui de Camille Alaphilippe (son initiale a été effacée par une reprise de mortier fixant le garde fou de la fenêtre), 1er prix de Rome a qui l'on doit ces plantes grimpantes qui longent de haut en bas la façade. Et puis, au sculpteur, s'ajoute le patronyme du céramiste....inoccultable compte tenu de la quasi omniprésence de ce matériau sur le bâtiment. Alexandre Bigot est célèbre pour ses nombreuses collaborations avec Lavirotte (la plus connue étant sans doute l'immeuble de l'avenue Rapp, dont je serai sans doute amenée à reparler).
Pour terminer ce billet placé à l'ombre des branchages de grès, je laisse les vers d'un poète contemporain évoquant avec ses propres mots cette époque frémissante de renouvellement en tout genre : une renaissance une nouvelle vie pour un nouveau siècle....
Quittons la frénésie de la rue du Renard, du quartier foisonnant et bouillonnant du centre Pompidou et de l'Hôtel de ville et laissons derrière nous "l'Epicerie des trois Mousquetaires" pour rejoindre une adresse plus retirée, plus calme, plus posée, plus familiale aussi..tout en gardant nos pas dans ceux de l'architecture parisienne de l'Art Nouveau.
Quitter le coeur de la capitale pour rejoindre la tranquillité du 16ème arrondissement si résidentiel, et plus précisément la rue Lalo et faire de ce nouveau billet "derrière les portes et les façades", une suite logique à notre explication de texte du Syndicat de l'Epicerie Française ..Une autre façade pour un autre quartier, mais toujours
le même style, celui venu d'outre Rhin, un peu massif, un peu rigide, mais qui reste aujourd'hui finalement très cosy et marqué par un brin de désuétude...
calme rue Lalo (16ème), les architectes ont su faire de cet ensemble une réalisation très intéressante, tant sur le plan architectural que décoratif.
Ce soir il sera question..... de l'épicerie des trois mousquetaires...enfin pas tout à fait, ceci étant un (large) raccourci, une sorte de rébus pour introduire ce billet "derrière les portes et les façades"... et s'il ne s'agira pas non pus d’épopée surréaliste
effet, le 12 de la rue du Renard (4ème arrdt) situé non loin des tuyaux multicolores laissés par M.Pompidou et juste à côté d'un parking souterrain moderne (pas franchement des plus esthétique mais certainement très pratique pour ceux qui l'empruntent) dénote totalement dans le reste de la rue.
appellation définitive en 1994, date à laquelle il devient le Théâtre du Renard, en rappel (pour rester dans le vocable du théâtre....) au nom de la rue qui l'accueille.
trois mousquetaires nationaux, qui parait-il est également la devise suisse (très très européenne décidément cette façade...) : "Tous pour un, un pour tous"....accompagnée de deux blasons (aux armoiries du syndicat ???) qui mettent en valeur définitivement la note aussi originale qu'hétéroclite de cette façade...Pour avoir quelques notions d'héraldique, il me semble que ces armoiries doivent effectivement être celles du Syndicat en question, car elles paraissent être récentes, en terme de caractéristiques visuelles et imagières. Quoi qu'il en soit, la devise est tout à fait appropriée pour un syndicat : fédératrice à souhait.
balcons (dont le témoignage de ferronnerie est à lui seul à souligner) : Au dessus des têtes massives (de nouveau l’influence
deuxième fenêtre à droite, on retrouve un homme d'âge mur avec les fruits de l'automne, auquel répond une vieille femme, à droite, portant un fagot de branchages, évoquant le froid de l’hiver.
Il existe un endroit dans Paris qui vous permet en quelques mètres carrés de voyager jusqu'en Chine....presque jusqu'aux portes de la Cité Interdite ...si si, il suffit pour cela de se rendre rue de Courcelles. Au niveau de la petite et très privilégiée rue Rembrandt, avec laquelle elle fait l'angle et à quelques encablures du Parc Monceau....(je sais je ne suis pas très exigeante sur la qualité du voyage et de la destination....), se dresse en effet dans ce coin du 8ème arrondissement, une bâtisse à pagodes du traditionnel rouge chinois. Cette adresse m'a toujours un peu étonnée et éveillé ma curiosité de parisienne...Que cache cette maison qui semble presque un peu endormie malgré ce jardinet qui est régulièrement entretenu ?
d'un artiste ou la fantaisie d'un parisien fortuné d'un siècle passé...non non, il s'agit tout simplement d'une galerie d'arts asiatiques...mais pas de n'importe laquelle tout de même....D'abord parce que c'est la plus ancienne à Paris, mais pas seulement. Et si effectivement la façade parait un peu austère et guère vivante, mais derrière ces murs il n'en est rien....enfin parait il, car je ne suis pas rentrée à l'intérieur de cette maison à la symbolique couleur rouge....Les petits "mingqis" qui gardent la propriété du sommet du porche d'entrée semblent vous dévisager, mais rien n'y fait nous allons tout de même y rentrer, le temps de parcourir en quelques lignes l'histoire de cette demeure parisienne, vraiment pas comme les autres...
Passons sous les quelques lanternes rouges qui accueillent clients et collectionneurs avisés, et poussons un peu la porte d'entrée...pour croiser le fantôme d'un grand antiquaire ....Monsieur Ching-Tsai Loo...Ce jeune chinois né en 1880 venu faire ses études en France qui est à l'origine des plus grandes collections privées d'arts asiatiques (telles que celles de Messieurs Pillsbury, Freer, Sackler, Calmann-Levy....) et qui collabore avec de nombreux musées occidentaux dont il enrichit également les galeries. Fort de sa réussite, il fait transformer en 1926 par l'architecte Ferdinand Bloch un ancien hôtel particulier de style Louis Philippe en maison à pagodes, fidèle aux modèles chinois, de couleur rouge, avec auvents en tuiles vernies...Cette maison devant faire office de galerie de présentation des collections de l'antiquaire aux amateurs fortunés.
A sa mort en 1957, la collection de précieux jades de M. Loo est léguée au Musée Guimet. Mais la galerie n'est pas pour autant fermée, elle poursuit son activité encore aujourd'hui, sous le nom de son illustre fondateur. Elle reste spécialisée dans le mobiliers et les objets d'art chinois, et présente également sur ses plusieurs niveaux, différentes antiquités venus du Japon, de Thaïlande, de Birmanie et du Tibet. L'intérieur est resté intact, les salons faisant même parfois office pour des réceptions parisiennes en recherche d'un peu d'exotisme...
Du temps. Oui, ce soir à travers ce nouveau billet "Derrière les portes et les façades" il sera question de temps...mais d'un autre temps que le temps parisien qui va toujours trop et plus vite...cette ébullition des minutes qui s'échappent dans notre quotidien et qui nous empêche tout simplement de prendre le temps de regarder ce qui est juste sous nos yeux. Ce temps qui poursuit toujours sa course, sans que rien ne puisse l'arrêter, bien au contraire alors même que nous voudrions gagner du temps pour profiter davantage de la vie, nos rythmes effrénés ne font que le pousser un peu plus vers l'avant...
Réaumur (2ème arrdt) comme l'indique imperturbablement le gros cadran juché en haut de cet immeuble Art Nouveau....le temps s'est arrêté, et pourtant tout sur cette façade indique le temps qui passe.....
évocation des douze mois de l'année inscrits en tête de chaque chiffre du cadran et enfin les douze signes du zodiaque en bas reliefs, au niveau des 2ème et 3ème étages. Quelques détails de mosaïque viennent encore achever cet étrange assemblage par quelques notes dorées...Et pour ma part, je prendrai le temps d'attendre Désiré....qui lui aussi prend tout son temps....
C'est en redescendant la rue Blanche (9ème ardt) que j'ai croisé un personnage qui reste une figure bien emblématique de la ville de Paris, même si cette personne est morte il y a quelques 126 ans...En effet, au n°78 de la rue qui relie le quartier de Pigalle à la très chaste place d'Estienne d'Orves, se dresse une vieille bâtisse, au style très particulier, au cachet presque médiéval, avec ses fenêtres à croisillons et sa pierre d'une douce couleur sable sous les rayons du soleil matinal, décorée de quelques discrètes sculptures. Il s'agit en fait à ce niveau de la rue, de l'ancienne maison de Théodore Ballu, grand architecte parisien du XIXème siècle, qui laisse à la capitale plus d'un édifice remarquable.
un détail m'a donné envie de mener une petite enquête qu'à ce jour je n'ai pas totalement pu faire aboutir. Au dessus de la porte a été sculpté, en signe d'hommage, et de souvenir, un compas, un pendule et une équerre. Des outils bien utiles à un architecte me direz vous, certes.....mais ces deux éléments m'ont également rappelé les symboles d'une confrérie, celle de la franc maçonnerie.
existe bien pour les francs-maçons, il n'est certainement pas question du Dieu de l'Eglise et encore moins de notion de la Sainte Trinité...même si le chiffre 3 est un chiffre clé pour la grande Loge.
fait preuve d'une belle dextérité. Il a en effet ici écrit une page architecturale dans un pur gothique flamboyant fidèle à l'original dans un bel usage de la pierre. Dans un tout autre style, il se donne également à la reconstruction de l'Hôtel de ville incendié durant le Commune.
Dans le coeur du 3ème arrondissement en allant sur l'ancien site des Halles reconverties depuis quelques

Bourgeois parisien du XIVème siècle, Flamel est écrivain public, copiste et libraire juré. Son sens de l'investissement immobilier, et son mariage avec sa femme Pernelle, (deux fois veuve possédant de grand bien, épousée vers 1370), lui permit de jouir d'une fortune confortable, qu'il mit au service du développement urbain parisien, mais aussi au développement des activités des libraires copistes, et enfin et surtout au service des plus pauvres. Notamment à travers
la matière détenus par des fortunes bourgeoise du Moyen-Age. Dans le même temps, apparaît l'idée qu'un sens alchimique est caché dans les figures allégoriques
Au coeur de Pigalle, dans ce 18ème arrondissement où fleurent (bon) les odeurs en tout genre, entre les sex shop, peep show et autres bars à hôtesses se cache un lieu un peu secret... L'endroit qui fait l'objet de ce billet dénote totalement du cadre dans lequel il est situé : au n°58 du boulevard de Clichy, entre un cinéma X et une échoppe de souvenirs pour touristes en quête de pittoresque et qui, invariablement, visiteront le quartier à bord du "petit train" montmartrois se dresse une demeure qui aurait pu être le cadre d'un roman de Proust ou d'Alexandre Dumas. Je souhaitais en effet m'arrêter ce soir sur cette façade qui m'a récemment interpellée, de par son individualité dans ce quartier parisien et qui, à sa façon, relate une page de l’histoire de Paris, celle de la Commune de Paris, dont on fête cette année le 140ème anniversaire ce printemps.
illuminant la façade que l’on devine au loin....On distingue à peine les sculptures et les décors qui ont fait de cette adresse une lieu de vie agréable et de plaisirs. Le superbe escalier en spirale à double volutes évoque à lui seul le train de vie des anciens propriétaires et les deux statues porte flambeaux ont probablement accueillis bon nombre d'invités lors de dîners et fêtes prestigieux... Mais cette adresse n'est pas qu'un endroit reflétant grande vie et prospérité : après le porche sombre où la fraîcheur transpire en plein été, dans la cour, se trouvent trois bas reliefs de bois sculpté évoquant les
Les soldats de ligne grimpent aux buttes par les pentes qui y conduisent Rue Lepic, la résistance est très vive à la barricade qui défend la place Blanche. Un groupe de femmes, animé par Elisabeth Dmitrieff et Nathalie Le Mel, se joint aux fédérés. Après avoir subi de nombreuses pertes, les combattants se replient sur la place Pigalle.Après la prise de Montmartre, on tua partout : "Autant de rues comptait la butte, autant on peut compter de tueries", dira Camille Pelletan, dans La Semaine sanglante : tuerie rue des Abbesses, au coin de la rue Germain-Pilon, tuerie rue Lepic, au coin de la rue Tholozé ; le long de la maison portant le numéro 48, vingt corps restent alignés sur le trottoir, tuerie place de la Mairie. Les fédérés qui se trouvaient là sont percés à coups de baïonnette, tuerie rue des Poissonniers, tuerie au Moulin de la Galette. Les Gardes nationaux y sont surpris, cernés, désarmés. On en exécute quelques-uns sur place ; les autres sont emmenés au sommet de la butte, versant nord, sur l’emplacement d’une batterie destinée, pendant le siège, à combattre les batteries prussiennes de Stains, et y sont fusillés, tuerie au Château Rouge. On portait les cadavres dans la cour d’une école voisine où l’on avait installé une morgue, tuerie dans un petit enclos, rue des Carrières (rue Eugène-Carrière). On avait pris dans la même rue treize des défenseurs de la barricade, dont deux blessés. On les fusilla tous".
Plusieurs de ces massacres ont eu lieu dans le quadrilatère formé par le boulevard de Clichy, la rue Lepic, la rue des Abbesses et la rue Germain-Pilon. Le centre en était la Villa des Platanes. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner qu’un artiste inconnu, peut-être témoin oculaire de la barbarie versaillaise, ait voulu laisser une trace de ces tragiques événements (source : L'actualité de la Commune).
Ainsi, outre le fait d'évoquer une vie protégée, sûre et lumineuse d'un bonheur sans ombre, ce lieu se fait aussi le messager et le dépositaire d'une histoire qui est tout simplement la nôtre. Mais comme l'accès de cette cour est strictement privé, je n'ai pu me contenter de la photograhier que depuis la grille de l'entrée... Ce qui n'est preque pas un mal, ainsi la Villa des platanes garde ses secrets....
Sous les marronniers en fleurs et généreux d'une ombre rafraîchissante, se trouvent quelques bancs et une fontaine Wallace dont le vert caractéristique s'harmonise aux feuillages, tendis que le bruit de l'eau qui coule entre les cariatides fait écho aux bruissements des feuilles...
lettres (comme Max Jacob ou Guillaume Apollinaire), une pépinière (pour ne pas employer le terme de "ruche" qui fera l'objet d'un prochain billet...) qui a participé au nouveau souffle de l'art pictural à la fin du XIXème siècle ouvrant ainsi de nouveaux chemins artistiques au siècle naissant. Un lieu qui marquera l'histoire de l'art moderne par son intense activité créatrice.
Le Bateau-Lavoir fait l'objet d'un classement au titre de monument historique, malheureusement un incendie ravage en mai 1970 une partie du bâtiment qui sera reconstruite à l'identique en 1978.
"Folie Richelieu", "Tivoli", "Palace Théâtre", tels sont les noms qui ont été successivement donnés au Casino de Paris, car c'est de cet établissement qu'il va être question ce soir...et pour fêter ce 200 ème billet (et oui, déjà..), vous aurez, cher lecteur, deux articles pour le prix d'un....
encore situé en rase campagne, dans les faubourgs de la capitale. En 1811, après les déboires révolutionnaires, elle est transformée en parc d'attraction juste avant que la construction de l'Eglise de la Trinité à quelques dizaines de mètre de là nécessite sa démolition, l'emplacement fut ensuite dédiée à une patinoire, à la fin du XIXème siècle. C'est en 1911 que l'établissement devient une salle de cinéma et de music hall, et c'est d'ailleurs dans cette salle que se produisit le premier spectacle de music hall avec des danseuses nues. La première guerre mondiale et les bombardements, oblige une fermeture momentanée pour ensuite faire connaitre le succès à de nombreux artistes, et le plaisir aux parisiens.
Il m'évoque aujourdhui comme un gros bateau à aube, tout en rondeur et en vagues, le teint clair...les lignes sinueuses et pures qui se découpent dans le ciel renforcent encore un peu plus cette impression. Les décorations de fleurs en mosaïques pastels renvoient directement au registre de l'art Nouveau, avec les fleurs, les entrelacs, et surtout ce grand vitrail représentant une scène festive. A l'intérieur, les lumignons courant en frise sur juste en dessous du plafond, rappelle les courbes de la façade extérieure et rappelle le mouvement des vagues.